samedi 5 janvier 2013

Plan de 1857 - 1er plan de Fort-Napoléon

"Fort-Napoléon, sur le Souk-El-Arba des Béni Raten.
Tracé de l'enceinte définitive et distribution des établissements militaires
Plan du 23 juin 1857"

Ce plan pose les principes de distribution et d’organisation fondamentaux qui marqueront l’évolution et le développement du Fort jusqu'à nos jours.

Les quartiers d’infanterie sont situés dans la partie supérieure, et dans la partie inférieure, plus accessible par la route principale, se développent le quartier de cavalerie ainsi que tous les autres établissements ordinaires tels que l'hôpital, ses dépendances, l'administration, le commandement etc. Dans le quartier "d'en bas", les terrains ne sont pas assigné à des fonctions immuables, ce qui va permettre la construction de plusieurs édifices symboliques majeurs comme la mairie et l'église construite en 1877.

En ce qui concerne le tracé de l’enceinte, on note l’extension de la fortification au sud annexant un autre plateau dominant de la ligne de crête, point de contrôle important sur la route du Djurdjura. Les bastions sont redimensionnés et trouvent ici, au même titre que le tracé de la place, leurs formes définitives.
"Le Fort est pourvu d’une enceinte en maçonnerie irrégulière flanquée de 17 bastions et percées de deux portes. Traversé de l’ouest à l’est par la route d’Alger au Djurdjura qui le divise dans le sens de sa longueur, en deux parties nord et sud à peu près égales. Du côté sud, entre les bastions 10 et 15, le fort se rattache au terrain environnant, par des pentes abruptes, qu’il domine entièrement et qui sont tout à fait infranchissables, si ce n’est le long d’une double arête qui aboutit entre les bastions 13 et 14. Du côté nord, le terrain bien que moins incliné, descend rapidement, au niveau des bastions 6 et 7, au ravin d’Aboudid".1
La route de Tizi-Ouzou à Michelet, itinéraire régional, traverse le cœur de la ville pour en devenir le cours central. Elle relie les deux portes du Fort, la porte d’Alger, accès principal, et la porte d’Aboudid, et divise la ville dans le sens longitudinal en une partie haute, et une partie basse. Cette dernière partie est desservie par des voies dédoublées en certains endroits par des rues transversales descendantes, découpant les différents quartiers suivant leur fonction et permettant d'accéder directement aux bastions et au mur d’enceinte.

L’idée d’inclure un centre civil est présent dès la première esquisse. Dans le cas de Fort-Napoléon, les quartiers civils et militaires ne sont pas séparés par un mur d’enceinte, comme c'est le cas dans la ville de Sétif, mais sont juxtaposés. L’emplacement réservé aux constructions civiles occupe une position centrale dans la place en s'implantant de part et d’autre du cours principal.

En terme de formes urbaines, les bâtiments sont disposés en peigne, redan, rangés parallèlement ou perpendiculairement aux faces de l’enceinte suivant les modèles de référence des ingénieurs du Génie, exemple caractéristique de l'application des principes de Vauban, mettant en rapport la régularité et l'ordonnance du bâti avec la défense.

Les établissements s’organisent dans des îlots clôturés qui se distinguent par fonction : les établissements des subsistances, l'ambulance, les lits militaires, les ateliers du Génie, le quartier de cavalerie, le parc au fourrage, les Bureaux Arabes, la prison, etc.

1 SHAT, Carton 1H604, Fort-Napoléon,. Extrait du registre des délibérations du Comité des fortifications. Séance du 26 janvier 1859
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