mercredi 18 décembre 2013

L’Hôpital Militaire et l'Ex-CEM de filles

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Connu sous le nom "Ex CEM de filles" le domaine de l'ancien Hôpital Militaire est situé au nord-est de l'ancien Fort National, en contrebas de la place Abane.
D'une surface d'environ 16 000 m², c'est l'un des derniers vestiges presque complets des structures militaires historiques du Fort et l'une des dernières assiettes foncières importantes intra-muros...

Les bâtiments désaffectés après l'indépendance sont devenus la "Coordination des enfants de Chouhada (martyrs de la Révolution)" de 1963 à 1974 env. puis le CEM de Filles de 1975 à 1997 env.

Son état actuel nécessiterait un diagnostic poussé, mais globalement, une grande partie des bâtiments et des espaces extérieurs sont délabrés, voire démolis. Quelques bâtiments ont été investis (squat) comme logements privés, et 2 pavillons ont été annexés à l'APC.


Allée centrale de l’Hôpital Militaire, actuel parvis arrière de l'APC - carte postée en 1923
Les arbres et pavillons de droite ont été démolis dans les années 70

Entrée de l’hôpital militaire avec ses 2 jeunes arbres à présent centenaires
Localisation dans le Fort

Le site abrite en fait 2 ensembles de bâtiments : 
- L’Hôpital Militaire - composé de pavillons parallèles allant de 20 à 30 m de long par 7m de large, et disposés en gradins suivant la pente naturelle du terrain vers le bas.Les bâtisses sont actuellement occupées comme logements mais dans un état général de délabrement, comme pour toutes les constructions coloniales.

- Le Magasin des Subsistances : lieu où étaient stockés les vivres des militaires à l'époque du Fort, d'une surface au sol de 3000 m² environ. Il est composé de bâtiments organisés autour d'une grande cour et possédait même un bâtiment contenant de grands fourneaux.C'est ce lieu qui est devenu durant un temps le CEM des filles. Il est actuellement abandonné et ses toitures sont totalement détruites.



A gauche l'état d'origine, à droite l'état actuel avec, en jaune tous les nouveaux bâtiments construits depuis les années 80 (?) période de déplacement de l'ancienne mairie coloniale vers un nouveau centre administratif autour d'une nouvelle place à haute portée symbolique : la Place Abane Ramdane, l'un des architectes de la Révolution. 

Photos récentes (novembre 2013 ): 








Comparaison ancien - récent : 



vendredi 6 décembre 2013

Le Régiment du 1er Zouave de Fort-National

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Les Zouaves étaient des unités d'infanterie appartenant à l'Armée d'Afrique, plus exactement d'Afrique du Nord puisqu'elle était stationnée au Maroc, en Algérie et en Tunisie. L'histoire de leur constitution s'est faite par étapes successives dont les détails peuvent être consultés sur internet, de même que leur organisation et leurs faits d'armes, ici ou  .

Nous pouvons retenir que la première formation des Zouaves a été créee par le général Clauzel, le 1er octobre 1830 et que ce corps d'armée a existé jusqu'en 1962, prenant part, pour la France, à toutes les batailles et guerres majeures de cette période : Guerre de Crimée, Guerre de 14-18, Guerre de 39-45, Guerre d'Indochine...

Les Zouaves sont, avec les tirailleurs algériens et tunisiens (Turcos), parmi les plus décorés de l'armée française. (source : Wikipédia)

Origine du terme "Zouave" :

Le terme ZOUAVE vient du berbère « Zouaoua / Zwawa, Igawawen », terme désignant nos tribus des hauteurs du Djurdjura.
"A proprement parler les Zouaoua sont les Kabyles qui habitent les contreforts les plus élevés du Djurdjura. Le premier indigène qui entra au service de la France après la conquête d'Alger, fut un Zouaoui ou homme des Zouaoua, de là le nom des Zouaves", Le Globe, Société de géographie de Genève, 1860, p.215

Sur le terme "Zouaoua", les avis divergent , voir sur Wiki

L'uniforme emblématique des Zouaves :



Bien que peu adapté à la fonction militaire, l'uniforme des zouaves, très élaboré, ne changera pratiquement pas de 1830 à 1962, car cette tenue « étrange et romantique » était une source de fascination et l’emblème prestigieuse d’un glorieux corps militaire à l’identité forte.

Etrangement, l’article de Wikipédia indique que cet uniforme s’inspirait du « style vestimentaire des populations kabyles de l'époque, dont la tenue traditionnelle s'inspirait très largement de celle des envahisseurs turcs qui occupaient le pays depuis des décennies. » (A confirmer…) alors que le plus souvent les documents le rattachent directement aux tenues des unités ottomanes, symbole de l’Orient.

Détail de l'uniforme (source Wikipédia allégé)
De coupe « orientale » ou encore appelée « à la turque », il se compose d'une coiffe arabe dite « chéchia », bonnet de feutre rouge, agrémenté d'un gland bleu et par la suite d'un turban de coton blanc roulé en boudin autour de la chéchia.

La « bedaïa », veste-boléro de forme arabe, en drap bleu foncé avec des tresses rouges, est portée sur le « sédria », gilet arabe sans manche bleu foncé à tresses garance.

Le « tombô » de la veste, sorte de fausse poche dessinée par une arabesque formée par la tresse décorative, est à la couleur du régiment.

Le pantalon arabe, le « sarouel » (dit aussi « saroual », « seroual » ou encore « serouel ») est d'une forme très ample et sans séparation d'entre-jambe.

Une ceinture de laine bleu indigo vient s'enrouler à la jonction du bas du gilet et du haut du sarouel (cette ceinture est destinée à tenir les intestins au chaud pour lutter contre la dysenterie). La ceinture, qui mesurait 40 centimètres de large pour quatre mètres de long, était l’élément le plus difficile à mettre, le zouave devant souvent appeler à l’aide un de ses compagnons.

De hautes guêtres de drap bleu foncé ou de toile blanche selon la saison ou la circonstance, portées avec des souliers cloutés de cuir noir, complètent la silhouette du zouave.

" Régiment des Zouaves - Le Turban" 
Cette belle composition photographique, presqu'un tableau, montre ces cinq hommes dans une scène de la vie de soldat lors de l'habillement avec ici le fameux Turban des Zouaves, qui pouvait se poser par dessus la chéchia ou la remplacer. 
Cette carte est précieuse car c'est l'une des rares (uniques?) à montrer l'intérieur d'un casernement, vraisemblablement la grande caserne Rullières que Les Zouaves occupaient. 
Les lits sommaires montrent que leur vie devait être rude mais le soin apporté à la décoration avec leurs fusils et autres objets militaires montrent une certaine forme de fierté ou de respect à leur rang ...

Inspirations

La renomée des Zouaves grandit très vite, marquant par leurs glorieux faits d'armes mais aussi et surtout par l'exotisme de leur apparence et de leurs tenues richement colorées.
En 1894 la marque de feuilles à cigarette Zig Zag qui les popularise et qui représente un zouave est connue de tous.
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"D’où vient ce symbole ?
La légende raconte que lors de la bataille de Sébastopol, un Zouave a eu sa pipe cassée par un projectile. Il eut le premier l’idée de rouler son tabac à l’aide du papier de son sachet à poudre à fusil et inventa ainsi le papier à rouler et la cigarette ! C’est pourquoi depuis plus de 100 ans, le Zouave est l’emblème des papiers ZIG-ZAG en hommage à ce soldat ingénieux." 



Plus récemment la bande-dessinée "TURCOS" revenait sur l'histoire de ces hommes "qui ont combattu dans les tranchées, loin de chez eux, pour une Mère Patrie que la plupart ne connaissaient pas avant d’arriver sur le sol de France. À travers ces deux soldats, nous pourrons évoquer le rôle et la place des combattants indigènes dans l’armée française avec l’idée de montrer et surtout de raconter des histoires personnelles (exclusivement fictives) avec un arrière-plan réel et historique, celui de la Première guerre mondiale."

Extrait de la couverture de "TURCOS, le jasmin et la boue" -  Bande dessinée de Tarek, Kamel Mouellef et Batist.

Documents divers


Photos personnelles d'un ancien soldat
Photos personnelles d'un ancien soldat