La Caserne - Printemps 2000 lors de la fête de l'achoura |
La "Caserne" désigne une zone militaire couvrant le plus haut plateau de Larbaa Nath Irathen sur une surface d'environ 6 ha. C'est le dernier vestige du Fort-Napoléon fondé en 1857 et dont ne subsitent que la fortification sud et quelques bâtiments. Le plus remarquable, la Caserne Rullières, édifié en 1871, domine toujours la route de Tizi Ouzou en dépit de son état de délabrement critique.
C'est à son emplacement, sur le point le plus haut de la ville, que se trouvait le village d'Ichéraouia, pré-existant au Fort.
Occupée successivement par les militaires français puis algériens, la Caserne a toujours été un lieu de domination et d'oppression. Elle est omniprésente dans la mémoire collective.
Le site fut déserté en 1997 puis réinvesti par l’armée en 2001, suite aux évènements du Printemps Noir.
Dissimulée par un massif d'arbres et un important dénivelé, la Caserne est un lieu quasi fantomatique, invisible depuis le centre ville historique bien qu'il en surplombe la totalité.
Durant ces quelques années d’abandon, les habitants se sont naturellement réapproprié ce lieu interdit.
La Caserne devint un lieu de promenade pour les habitants de la commune, qui venaient également se recueillir sur le mausolée de Sidi Hend Awanu. Des fêtes populaires et religieuses s'y déroulaient. Une association de jeunes proposant des activités culturelles s'installa dans l'un des pavillons.
La Poudrière |
Le franchissement de la muraille à travers une grande porte donne le sentiment d’accéder à une autre réalité : de beaux bâtiments, un délabrement poétique, une végétation sauvage, des lignes d'arbres marquant des perspectives, des allées le long d’une muraille éclatante de lumière…mais surtout un lieu d'un calme absolu, vaste, isolé de la ville et offrant une vue imprenable sur le Djurdjura.
Sa position privilégiée sur les hauteurs de la ville ainsi que ses qualités paysagères naturelles en font un lieu exceptionnel et dépaysant.
Un lieu propice aux rêves, à l'errance, à l'expression...
C'est là que venaient s'isoler tous ceux qui cherchaient un peu d'intimité, les amoureux, les bandes de copains qui avaient envie de boire quelques bières tranquillement, les musiciens, les promeneurs solitaires...
Depuis que l'armée a réinvesti les lieux en 2001, plusieurs bâtiments ont été construits autour de la Caserne Rullières, en s'inspirant de son architecture. La plupart des bâtiments historiques intéressants ont été rasés (Caserne Voirol, Arsenal, Corps de Garde). Seules subsitent la Poudrière et la Caserne Rullières mais cette dernière qui avait été l'objet de nombreux pillages lors de l'abandon du site entre 1997 et 2001, est trés dégradée. Sa toiture n'existe plus laissant tous les ouvrages intérieurs livrés aux intempéries années aprés années.
Il est regrettable que ce lieu exceptionnel n'ait pu être rétrocédé au domaine public. Sa réhabilitation en lieu touristique ou en un site culturel d'envergure aurait pu dynamiser la région et surtout offrir aux habitants un lieu à la mesure de leurs rêves, tout en préservant une partie du patrimoine historique de la ville.
Détail du mur de fortification - pierres provenant de la carrière d'Imaisseren |
Vue à travers le bâtiment de l'arsenal et au fond, la muraille |
Caserne Rullières - façade principale |
Caserne Rullières - façade arrière |
Rampe vers l'arrière de la Caserne Rullière et son bel alignement d'arbres |
Bâtiments de la Caserne Voirol (totalement rasés en 2012) |
L'Arsenal (totalement rasé en 2012) |
Côté extérieur de la muraille atteignant les 12 m par endroits |
Vue vers le village d'Ait Atelli |
Porte d'entrée côté Ouest de la Caserne |
Mirador se trouvant à côté de la Poudrière et permettant la surveillance du côté Sud |