mardi 29 mai 2018

L'escalier "de la Rue d'en Haut" - 1859

L'utilisation des documents de ce blog est autorisée à condition de citer la source : larbaanathirathen.blogspot.com afin de conserver la traçabilité et la cohérence des données partagées. 


 Les escaliers de Fort-National sont des éléments emblématiques du paysage urbain de la ville, comme dans toutes les agglomérations à forte déclivité.
Ils permettent le franchissement transversal entre les 3 rues et offrent des échappées visuelles et cadrées appréciables.

La séquence de cet escalier se caractérise par une longue montée, assez éprouvante, dans un escalier bordé de murs et abouti sur une belle ouverture sur la rue, où apparaissent les anciennes bâtisses caractéristiques.

L'escalier "de la rue d'en haut", qui relie la rue principale et la rue d'en haut en son milieu est le plus soigné. Constitué de larges marches taillées en marbre blanc, c'est un escalier en T, avec deux premières volées de 38 et 28 marches qui aboutissent à un palier disposant d'une fontaine (hors d'usage) et 2 volées latérales de 8 marches bordées de parapets. Des caniveaux latéraux permettent l'écoulement des eaux.
Il est le plus spectaculaire et franchit environ 25 mètres.

Les parapets ont été agglomérés par les murs de clôtures maçonnés des propriétés voisines et la fontaine a également été dégradées (clapet et robinets disparus).

 

Vestige du robinet...
La trappe de l'alimentation en eau, témoin des premiers réseaux réalisés.

Cet escalier est le seul qui apparait sur les premières esquisses du Fort, comme on peut le voir sur ce plan de 1859 - 2ème plan d'aménagement du Fort. Il présente déjà sa forme en T mais est réajusté pour le nombre de marches et les paliers intermédiaires.


L'escalier donne accès à des commerces (le plus célèbre étant le coiffeur "Paritous") et des habitations, comme pour tous les autres escaliers de la ville, dans une typologie caractéristique d'occupation des îlots entre rue haute et basse.
Photo 2013
Lors des épisodes neigeux, c'est l'un des escaliers les plus périlleux à emprunter.








jeudi 24 mai 2018

La Mission Méthodiste de Fort-National




"La Mission" est une belle bâtisse située au Nord-Ouest de Fort-National, en empruntant la route de l'Hôpital.

Cette station a été fondée et dirigée par la Société des Missions Méthodistes Wesleyennes (pas de date précise. Env. 1920 d'aprés l'architecture de l'édifice).
Le nom du pasteur Hugh Johnson, est souvent associé au lieu. Originaire du Kentucky - USA, il s'est installé à Larbaa-Nath-Irathen et a dirigé la Mission à partir de 1963 jusqu'au milieu des années 70, avant de rejoindre Alger. (3)

Actuellement, la mission est le lieu de culte de l'Eglise Evangeliste Méthodiste




La Mission apparaît dans le guide de Martial Rémond "Au coeur du Pays Kabyle". On peut voir l'état originel de l'édifice qui pour l'époque devait paraître particulièrement luxueux par sa taille et sa qualité architecturale. 


Etat actuel :
L'édifice à connu quelques transformations et dégradations par rapport à l'état d'origine (modification de la galerie d'entrée sur la façade Sud, façade repeinte uniformément, etc... Mais l'ensemble est relativement bien conservé, surtout le vaste jardin vallonné qui l'entoure.

Nous avons pu prendre quelques photos en mai 2018, sous un épais brouillard...



Allée d'entrée, en regardant vers le portail. A gauche, les bâtiments d'annexe
Façade principale, Ouest
Inscription en filigrane sur la plaque : "Eglise Protestante d'Alger"


=> D'autres photos en bas de page

L'Eglise Méthodiste en Algérie :
Plusieurs sociétés missionnaires viennent s'établir en Algérie, avec plus ou moins de difficulté en suivant la progression de la colonisation. Leur objectif commun est de "répandre la connaissance du Christ parmi les païens et les autres nations plongées dans les ténèbres"(1) 

Les Méthodistes français ouvrent une première Mission en Kabylie, à Il Maten en 1886. Celle-ci passe sous l'administration de l'Eglise méthodiste épiscopale américaine (anciennement Missionnaires Wesleyens ) en 1919.(1)

L'Eglise épiscopale américaine a crée plusieurs centres missionnaires en Algérie : Alger en 1908, Constantine en 1910, Oran en 1911, puis Fort National, et une annexe aux Ouadhias. (2)

La présence des missionnaires américains en Algérie s'est prolongée longtemps aprés l'Indépendance et "ils sont à l'origine de l'Eglise méthodiste kabyle, membre de l'UEEM, trés active actuellement en Kabylie"(1). 

Pour en savoir plus sur les Missionnaires au sein des populations kabyles
https://www.laprocure.com/metisme-corps-conquete-ames-photographies-missionnaires-afrique-kabylie-aures-sahara-xixe-siecle-/9782352702542.html
Sources
(1) "La Mission Méthodiste française en Algérie", J-L. Prunier, 2012

(2) "Histoire de l'Eglise Méthodiste en Algérie", Pasteur Daniel Nussbaumer, 2015 
(3) "La messe est-elle dite pour Hugh Johnson ?" Article Jeune Afrique, 2008

Photos de mai 2018 :











mercredi 23 mai 2018

Visite de la Petite Mosquée - Mai 2018

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En mai 2018, j'ai pu visiter la petite Mosquée de la Rue d'en Haut, dont voici plans et photos.

Son rez-de-chaussée est occupé par une petite boutique d'épices légendaire, un passage latéral qui donne accès à la salle de prière par un escalier ouvert et par les sanitaires et salle d'ablution (qui était apparemment un petit hammam du temps de l'hôtel)

L'étage abrite une salle de prière avec un mirhab classique entouré de ses 2 colonnes et une arcade, positionné dans l'axe de la façade principale. La salle de prière et la façade sont séparées par une sorte de vestibule donnant accès au minaret par un tout petit escalier tournant d'environ 60/70cm de large.
Le minaret est une petite tour carrée, dont le haut est orné de 4 fenêtres en demi-cercles à carreaux de couleurs emblématiques de la Petite mosquée et que l'on peut apercevoir dans de nombreuses vues générales de la ville.

J'ai pu visiter ce lieu grâce à l'aimable autorisation de la famille GUERS qui en est propriétaire. Un grand merci à eux.



Entrée à la mosquée par un passage latéral donne accès à la salle des ablutions et wc en fond de parcelle et à la salle de prière située à l'étage, par un escalier ouvert.



La salle de prière avec le Mirhab au centre, positionné à l'Est et dans l'axe de la façade principale (rue). La porte de gauche donne vers un vestibule d'accès au minaret - dont l'escalier est derrière le mur, à l'extrême droite de la salle de prière. 

" Dans une mosquée, le mihrab (arabe : مِحْراب [miḥrāb], sanctuaire), souvent décoré avec deux colonnes et une arcature, est une niche qui indique la qibla, c'est-à-dire la direction de la kaaba à La Mecque vers où se tournent les musulmans pendant la prière. Il est souvent au milieu du mur de la qibla" (wikipédia)




Les fenêtres de la façade (4 au total), vues dans le vestibule entre façade et salle de prière.
Vue du vestibule entre façade et salle de prière, prise depuis l'escalier qui mène au minaret.
La porte au premier plan, serait selon l'un des propriétaires, un vestige de l'ancien hôtel (porte de chambre).
Le volume arrondi est l'envers du Mirhab.
Double arcade marquant l'entrée de l'escalier au minaret. L'escalier étroit , largeur totale env. 180cm, monte en 3 tours environ jusqu'au sommet. A gauche, une des petites fenêtres ornant le minaret et éclairant l'escalier.

Le minaret : 

Haut du minaret où se trouve une petite banquette maçonnée qui n'est plus utilisée, l'appel à la prière étant maintenant fait depuis le niveau inférieur et transmis numériquement.Tous les côtés de la tour carrée sont ornées de fenêtre en demi-cercle à carreaux colorés. Ce qui confère à ce tout petit espace une belle lumière apaisante.
On note un plafond bois avec une trappe donnant accès au dôme du minaret.



Vue d'ensemble vers l'Es

Vue vers l'entrée de le début de la rue d'en bas en premier plan, rue principale avec le bâtiment "Byrrh" au deuxième plan, et en arrière plan la barre des 96 logements "Djumbo"

Vue vers la rue d'en bas, côté Nord est. Le massif végétal en fond est le domaine de la Caserne.

En regardant vers le Sud et la Caserne, au pied de laquelle ont été construit de nouveaux ensembles de logements.