dimanche 11 août 2013

Les Hôtels de Fort-National

L'utilisation des documents de ce blog est autorisée à condition de citer la source : larbaanathirathen.blogspot.com afin de conserver la traçabilité et la cohérence des données partagées.

Fort-National était une ville touristique et pittoresque, passage incontournable des voyageurs parcourant la Kabylie. En témoignent le grand nombre d'hôtels et restaurants du centre ville, dont "L'hôtel des Touristes", le plus photographié et certainement le plus populaire, "Le Grand Hôtel", l'un des bâtiments les plus atypiques de Fort-National et "L'Hôtel de France"...
Les hôtels étaient naturellement situés dans la rue principale, route nationale reliant Tizi-Ouzou à Michelet et le Djurdjura. 
Le rez-de-chaussée était toujours occupé par un restaurant et un café.
Un "Hôtel des voyageurs" avait été également bati dans la rue d'en haut, quartier plus isolé et "indigène" à l'époque. Celui-ci est devenu la "petite mosquée de la rue d'en haut" dans les années 40.

L'HOTEL DES TOURISTES
C'est l'établissement hôtelier le plus photographié.
Il se distingue par sa longue façade typiquement coloniale, des portes-fenêtres cintrées au rez-de-chaussée et un balcon filant en fer forgé à l'étage.
Le nom de l'hôtel est inscrit sur la façade dans une jolie typographie classique qui se retrouvait sur le papier à en tête de l'établissement.
Malgré l'étroitesse du trottoir, les clients - européens - sont installés à la minuscule terrasse du café. 
Façade de l'Hotel des Touristes
Note datant du 29 janvier 1906
Note datant du 20 avril 1909
 L’hôtel possédait son propre garage à la sortie de la ville, juste avant la porte du Djurdjura.
Des excursions étaient organisées et l'Hôtel proposait ses propres guides.
Ici une caravane au départ en hiver.


LE GRAND HOTEL
L'un des bâtiments les plus atypiques de Fort National, par son architecture des années 30 moderne et d'avant-garde par rapport aux autres constructions existantes. Mais sa toiture terrasse et sa pergola ont malheureusement été assez vite refermées pour constituer un étage couvert avec une toiture en pente qui l'ont fait se fondre dans la masse des autres bâtiments de la rue.
C'était un hôtel de 2 étages sur un rez-de-chaussée où se trouvaient un café et un restaurant dont les 2 entrées sont distinctes.
Façade principale du Grand Hotel
Carte de Visite du Grand Hotel
L'HOTEL DE FRANCE
L'une des rares vue de l'Hotel de France, tel qu'il est dénommé aujourd'hui. 



En voiture !

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La montée de Tizi-Ouzou à Fort-National est en soi un voyage... Lorsqu'on prend l'un des chemins qui montent, on est sûr de faire un beau voyage.. même à présent que les routes sont parfois saturées de véhicules, il y a toujours la promesse d'un beau paysage ou d'une vue à couper le souffle lorsque le massif du Djurdjura apparaît au détour d'un virage...

Bien avant les fourgons et les cars, bien avant l'automobile, la montée était une expédition quasi-épique comme le relate Jean Turin, 
magistrat qui vécut dans plusieurs villes d'Algérie après avoir passé son enfance à Fort-National. 

A lire : l'intégral de son récit riche de renseignements sur la vie de l'époque mais surtout un témoignage d'amour et d'amitié pour cette ville et ses habitants. 

"J'ai connu cette Kabylie de mon enfance à une époque où il était assez ardu de parvenir jusqu'à Fort National. D'Alger, le chemin de fer, généreux en fumée et en poussières, menait le voyageur en gare de Tizi-Ouzou. 
Un grand break l'attendait et le conduisait à l'hôtel Kohler en vue d'un traditionnel café au lait agrémenté de brioches et de croissants. Puis on reprenait place dans le break qui, tentures flottantes au vent, traversait au trot de ses trois chevaux, la foule compacte des burnous. L'odeur du bois brûlé, mêlé au parfum du caoua, quittait les cafés maures et accompagnait le voyageur qui glanait encore, au passage, d'autres odeurs : musc, benjoin, épices. Ce mélange ne heurtait pas l'odorat : il caractérisait la senteur de la cité kabyle, que l'on ne retrouve en aucun autre pays du monde, et dont on garde le souvenir nostalgique.

Tout allait bien jusqu'au lieu-dit « Les Fermes françaises». Puis la côte devenait rude. Les bêtes ralentissaient l'allure malgré le fouet et les injures. Les voyageurs, sous le soleil sans pitié, fermaient les yeux et une somnolence, cependant inquiète des mouches tenaces, tentait sa chance... Un cri brusque du conducteur mettait fin à toute incertitude.

— Tout le monde descend ! Sauf les dames, ajoutait-il galamment lorsqu'elles n'étaient pas en très grand nombre.

La montée sévère justifiait cet appel si l'on considérait les haridelles aux paturons fatigués qui, plus têtues, à l'occasion, que des mulets, étaient fermement décidées à ne poursuivre leur route qu'allégées de leur fardeau humain. 

Alors tout le monde descendait...."


Autobus Passicos et Meunier
Autobus Passicos et Meunier

Autobus Passicos et Meunier à Fort-National 


Hotel Lagarde qui deviendra Koller, étape entre Alger et Tizi Ouzou décrit dans le texte de J. Turin
Hotel Koller, source Delcampe



vendredi 9 août 2013

Le Stade, ancien Champs de Manoeuvre

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Le Stade de Larbaa-Nath-Irathen est l'ancien Champs de Manoeuvre militaire colonial.

Situé à l'entrée de la ville, c'est un terrain qui servait essentiellement à l'entrainement des troupes. Le nom Champ de Manoeuvre se retrouve dans de nombreuses autres villes dont Alger, où il s'est transformé à l'usage en "Chamaneuv". 



Selon la mémoire collective il était déjà un stade dans les années 1940. 
C'est à partir des années 80 que des commerces et gradins furent construit sur ses versants Nord et Est, le long de la route nationale.

Côté Caserne... inutile de souligner la catastrophe des constructions anarchiques qui s'alignent au gré du temps sans aucune règle d'urbanisme, sans aucun style architectural, sans cohérence... Idem pour le mur de clôture du stade qui est un mic mac d'ajouts successifs illustrant l’éternelle improvisation des constructions actuelles.

Vue du Champ de Manoeuvres (env. 1915) depuis le Fortin d'Imaisseren - côté Daira actuelle.



Montage "avant-aprés" réalisé avec une photo du Champ de Manoeuvres dans les années 1900 et le même point de vue depuis le Stade en 2012, lors d'un concert pour la fête des Cerises.
Facade du Stade le long de la RN15 , Entrée de la ville
Arcades et commerces au RDC, Activités mixtes à l'étage. Gradins côté Stade.