mardi 20 avril 2021

Fort-National sur les cartes précurseurs


Les "cartes précurseurs" ou "cartes nuages" désignent couramment les premières cartes postales illustrées éditées à partir de 1897. Elles se caractérisent par une photo entourée d'un halo blanc destiné à écrire le message. 
L'écriture au dos de la carte était interdite qui était réservé à l'adresse du destinataire afin de faciliter le travail des premiers facteurs... 
Ce n'est qu'à partir de 1904 que les cartes à dos divisé font leur apparition : côté gauche pour la correspondance; côté droit pour l'adresse.



Ces cartes postales offrent des vues rares de la ville permettant de retracer le processus de développement de la ville.

Les photos sont de Jean Geiser et Joseph Boussuges, deux photographes qui ont contribué à constituer un fond photographique très important, partout en Algérie. Geiser était établi à Alger et a laissé un fonds important consultable sur Gallica. Boussuges était établi à Fort-National, puis au Maroc. 

  
En arrivant de Tizi-Ouzou à Fort-National, on ne voit que les fortifications. Le village n'apparaît que lorsqu'on est entré dans l'enceinte. Il est entièrement européen. Si l'on excepte les établissements militaires, il ne compte que quelques maisons, rangées le long d'une rue unique sur le flanc Nord-Est du mamelon couronné par la citadelle. 
Les constructions s'élèvent seulement du côté d'amont, ce qui ménage complètement la vue en aval. Tout l'espace libre compris dans l'intérieur des remparts est planté d'arbres, de sorte que les bâtiments paraissent enfouis dans la verdure."

"Huit Jours en Kabylie" de F. Charvériat - 1889. (source Gallica)  

Sur cette carte de 1902, seul l'un des côtés de la rue principale, Rue Colonel Amirouche, ex Randon, est édifié. Cette photo est prise au niveau de l'Hotel de France qui n'existe pas encore à droite. Le soleil du matin inonde largement la rue encore bordée de nombreux arbres.

L'Hôtel des Touristes, l'un des édifices les plus photographiés de Fort-National. 
"Après avoir déjeuné à l'hôtel des Touristes, l'unique hôtel du lieu, nous sortons, malgré la chaleur, pour aller visiter le village et ses environs immédiats. C'est jour de marché kabyle, ce qui nous procure le plus curieux des spectacles." 

"Huit Jours en Kabylie" de F. Charvériat - 1889. (source Gallica)  

Vue du Régiment des Zouaves à l'entrée de la ville. La ville est encore abondamment boisée, presque méconnaissable. Les bâtisses à droites sont ceux de la rampe menant à la rue d'en haut. En arrière plan à gauche, on reconnait la Caserne Voirol.