Au début de la colonisation de l'Algérie, la Poste et le Télégraphe ne sont utilisés que par les militaires à des fins de contrôle et de communication du territoire algérien.
A partir de 1840, les PTT s'étendent aux civils européens des villes avec un service de courrier 4 fois par jours.
En 1860, les bureaux sont progressivement déployé dans les villages et fermes de colonisation, mais avec une répartition très inégalitaire : en 1901, les communes de plein exercice où résident 9/10e de la population européenne comptent 1 bureau de poste pour 51 km² alors qu'en zone rurale, le ratio est de 1 pour 560 km².
Ce n'est qu'à partir des années 1920 que le réseau postal se tournera vers les usagers algériens, "identifiées comme réservoir de clients potentiels", comme en Kabylie ou l'exode vers la France est important. Les services postaux leurs étaient déjà accessibles mais le coût d'envoi de courriers ou télégrammes étaient prohibitifs. ( source : A.LACROIX, " La Poste au douar, Usagers non citoyens et Etat colonial dans les campagnes algériennes de la fin du 19es à la Seconde Guerre Mondiale". Cairn.Info)
Premier "Postes et Télégraphes", rue Randon, actuelle rue Colonel Amirouche |
"Dès le milieu des années 1920, le bureau de poste de Fort-National (Larbaa Nath Irathen), en Grande-Kabylie, rapporte à l’État plus de 60 000 francs de bénéfices annuels. Au cours des dix premiers mois de l’année 1926, il transmet 21 500 communications téléphoniques et paie 15 700 mandats." (A. LACROIX. Ibid)
Collection P. De la Péraudière _ Delcampe.net |
Construction d'un Hotel des Postes en 1934
C'est dans ce contexte de développement du réseau postal qu'est
décidé la construction d'un "Hôtel des Postes", marquant l'importance
symbolique de cet équipement. Il remplacerait le premier bureau des Postes et Télégraphes
situé dans un local commercial de la rue principale.
La construction d'un nouveau bureau de Poste est évoquée en décembre 1931 dans un comptes rendu des délégations financières algériennes - section kabyle.
Ce n'est qu'en mai 1934 que sa construction est entreprise. L'édifice bénéficie même d'une publication dans la revue "CHANTIERS" d'octobre 1934. Il sera d'ailleurs le seul bâtiment de Fort-National à y être mentionné et détaillé.